Aphyllante - Les petites histoires du Haut-Languedoc

Marque Valeurs Parc

Chaque mois, découvrez qui sont les professionnels engagés du Haut-Languedoc.

Publié le 22/12/2022

Porteurs de la marque Valeurs Parc, ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire tout en étant engagés dans le respect de la nature.

Aujourd'hui, faisons connaissance avec l'association Aphyllante.

Aphyllante : nommer le monde et renouer avec l’immuable

D’allure, c’est une femme frêle et douce. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il y a derrière cette paix légère une détermination sans faille au service de la préservation du vivant qui fait la beauté du monde. Françoise Ronzier arpente depuis près de cinquante ans la nature du Minervois et, plus largement du Parc Naturel qui est peu à peu devenu sinon son domaine, mais au moins sa maison, sa raison.

Elle a fait mille métiers, mais tous tournent autour d’une vocation basée sur l’altérité à l’égard des personnes et des paysages : « j’accompagne les visiteurs en balade, pour les aider à regarder la nature », dit-elle modestement. Toutefois, la vérité oblige à enfreindre sa discrétion pour préciser ici qu’elle est une de celles qui, en France et à minima dans le Parc, a ouvert la voie de l’Education à l’environnement.

Elle a voulu partager les paysages à sa façon, d’abord avec les enfants à qui il lui semblait nécessaire de transmettre le message qui porte son engagement :

« Le vivant est notre bien le plus précieux. Pour garantir son intégrité il faut d’abord le regarder, apprendre à l’aimer et comprendre que notre avenir et le sien ne font qu’un »

Elle a agrégé à sa démarche des personnes qui lui ressemblent, et a créé une Association affiliée au Groupement régional des associations d’initiation à la nature et l’environnement (GRAINE), et l’a baptisée « Aphyllante », du nom de cette petite herbe à fleur bleue, caractéristique des garrigues méditerranéennes qui se contente de cailloux pour grandir, s’accrocher et résister aux vents mauvais. Simple et porteuse d’immuable. Comme elle.

Pour se faire comprendre elle marche plus qu’elle ne théorise. Elle conduit des groupes dans la nature pour des excursions déclinées sur des thèmes qui lui paraissent essentiels : les oiseaux, les plantes, les mouvements de la terre…. Qu’importe : « il faut apprendre à regarder et enfin, nommer les choses et les êtres », dit-elle. C’est tout le sens de sa pédagogie : apprendre à ouvrir les yeux et à se souvenir des belles choses.

Elle a fait œuvre de transmettre : « il faut sortir les enfants », dit-elle simplement, inquiète de voir les générations montantes « échapper à la réalité en se fondant dans les écrans ».

Pour elle, chacun tient un bout de l’Universel :

« Nous avons une influence sur ce qui est autour de nous. Nous partageons la planète mais ne la vivons pas pareil, mais cette différence fait la richesse du vivant. L’uniformisation constitue un danger car tout dépend de tout. Considérer la diversité aide à trouver sa place ».