Séverine Ney - Journal du Parc 2025

Portraits Journal du Parc 2025

Découvrez 17 portraits inspirants, des hommes et des femmes qui insufflent vie et dynamisme à notre territoire. 

Séverine Ney

Résumé

Publié le 03/04/2020

Engagées et passionnées, ces personnalités incarnent l’essence même du Parc et de ses initiatives. Ces hommes et ces femmes œuvrent pour leur territoire.

Aujourd'hui, faisons connaissance avec Séverine Ney.

Séverine Ney - Enseignante et directrice de l'école de Courniou

Nous rencontrons Séverine Ney, enseignante et directrice de l’école de Courniou, un mardi soir après sa journée de travail. Quelques élèves jouent encore dans la cour dont nous apprécions le cadre dès notre arrivée. Séverine incarne une approche éducative où la nature est au cœur de l’apprentissage. Sa passion pour l’environnement se reflète dans son enseignement, permettant aux élèves de Courniou de grandir en harmonie avec leur territoire.

 

 

 

Qui êtes-vous ?

Je suis Séverine Ney, enseignante dans l’école de la commune de Courniou depuis six ans, et j'occupe également le poste de directrice. Cela fait 13 ans que je suis dans l'enseignement, et cette année, j’ai une classe composée de grandes sections, de CM1 et de CM2. Notre école est rurale, avec une ambiance familiale où les grands s'occupent des plus petits, et ce lien est très important pour nous. Nous sommes trois enseignantes pour 52 élèves, et la nouveauté de cette année c’est l’ouverture d’une nouvelle classe.

Quelle est votre profession ?

Je suis enseignante et directrice d’école. Mon parcours est un peu atypique, car j’ai commencé ma carrière comme éducatrice en environnement au CPIE (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement) du Haut-Languedoc. J’ai une maîtrise en biologie des populations. Ce précédent poste m’amenait à intervenir régulièrement dans les classes. Le contact avec les enfants m'a donné envie de voir l’aboutissement des projets sur le long terme, ce qui m’a donc poussée à passer le concours pour devenir enseignante.

Quelles sont les particularités de votre école ?

Notre école est un exemple de lien fort entre l'éducation et la nature. Nous avons initié un projet de jardin potager avec l’aide de parents bénévoles, où les enfants cultivent des fraises et des pommes de terre. Ma collègue Zoé a aussi initié des après-midi « classes dehors », où les élèves apprennent directement dans la nature, suivie par les autres enseignantes. Qu’il s’agisse de ramasser des châtaignes ou de calculer le périmètre d’un champ, la nature devient un support pédagogique. 

«  L’école vit ainsi au rythme des saisons, avec des projets concrets qui sensibilisent les élèves à la protection de l'environnement ».

Parmi nos projets futurs, il y a la végétalisation de notre cour d’école, en y intégrant des systèmes de récupérateur d’eau de pluie pour arroser le jardin. Idéalement, nous souhaiterions aménager des coins d’ombre avec par exemple des huttes en roseaux, des endroits calmes et des lieux propices aux jeux. 

Quand avez-vous collaboré avec le Parc ?

Nous avons participé aux animations proposées par le Parc naturel régional du Haut-Languedoc ces deux dernières années. En 2023-2024, nous avons bénéficié d’ateliers sur les plantes sauvages. Les enfants ont ramassé du thym, appris à en faire du sirop et du sel, qu’ils ont ensuite utilisés pour des cadeaux lors de la « Fête des gens qu’on aime ». L'année précédente, nous avions travaillé avec la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) sur un projet autour des oiseaux, comprenant des séances d’observation à l’aide de jumelles et des ateliers sur la morphologie des espèces locales. Ce qui nous a ensuite amené à positionner l'école comme refuge pour la biodiversité, toujours en partenariat avec la LPO. Les enfants ont fabriqué et installé des nichoirs pour oiseaux et chauves-souris.
 

 

Quels sont les bénéfices pour les élèves ?

Ces interventions enrichissent considérablement les élèves. Cela leur permet d'avoir accès à du matériel et des ressources que nous n’avons pas toujours à l’école, et d'approfondir des thèmes sur plusieurs demi-journées. L’apprentissage en extérieur les aide à mieux comprendre et s’approprier leur environnement, et la présence d’un intervenant qu’ils ne connaissent pas change leur quotidien. Les activités en lien avec le Parc offrent une véritable plus-value éducative. Elles permettent de renforcer les connaissances des élèves sur leur territoire, et rien ne vaut l'expérience concrète de la nature pour retenir des enseignements. Les enfants sont très réceptifs à ces projets, et cela complète parfaitement nos objectifs pédagogiques.


Comment choisissez-vous les animations proposées par le Parc ?

Nous cherchons toujours à établir un lien avec notre projet pédagogique annuel. Par exemple, en 2022-2023, notre thème était "Refuge LPO", et nous avons choisi des animations en lien avec la biodiversité locale. Les interventions sont très bien structurées, avec des livrets et du matériel clé en main, ce qui facilite grandement leur mise en place et leur intégration dans le programme scolaire. Je le conseille vivement aux autres écoles du territoire. 

Pourquoi vivre et enseigner dans le Parc ? 

Originaire des Hautes-Pyrénées, j'ai grandi dans un environnement montagnard, et ce lien avec la nature est essentiel pour moi. Le Parc du Haut-Languedoc est un territoire préservé, où la nature est omniprésente et où le calme règne.

«   C'est un cadre idéal pour élever une famille et pour enseigner aux enfants l'importance de respecter et de protéger leur environnement ».

Swann, 7 ans, élève de CE2

Peux-tu nous raconter ce que vous avez fait pendant ces ateliers sur les plantes sauvages ? 

On est sortis de l’école, après on a commencé à monter les escaliers qui vont jusqu’à l’endroit des cabanes dans la forêt. Sauf qu’on n’est pas allés aux cabanes mais à un petit endroit sec avec pleins de buissons de thym. Puis avec les ciseaux que la dame nous a donnés on a coupé le bout des tiges de thym, juste les petites feuilles, puis on les a mises dans des sachets. Ensuite on a tout cuisiné dans une marmite pour faire du sirop. La dame nous a aussi expliqué comment récolter l’Ail des ours, elle nous a montré un film où on la voit faire la récolte. C’est un peu comme les fleurs d’iris mais en plus petit.

 

Quelle est la chose la plus intéressante ou amusante que tu as apprise ?

Ce que j’ai trouvé de plus intéressant, c’est de savoir que l’Ail des ours ça existe. Ça peut se mettre dans les plats et on peut aussi le mettre dans les tisanes mais je suis pas sûr...Et aussi que le thym, il fallait le mettre dans du vinaigre et de l’eau chaude toute la nuit.  La dame nous a appelé chacun notre tour pour prendre le contenu de la marmite et le verser dans une espèce de cafetière où elle renversait l’eau pour filtrer et ensuite remplir la bouteille de sirop de thym. Et une fois elle a trop rempli et ça a débordé !

 

Crédit photo: PNRHL - G. Asencio